Que fait-on quand on ne veut surtout pas ébruiter un secret ?
Que fait-on quand on est au désespoir, à l'agonie ?
Qui va-t-on voir quand il ne reste personne d'autre qui veut ou peut vous sauver ?
Le dernier as dans la manche, qui renverse le jeu ?

Moi, Joseph McCanon, j'irais pas me voir personnellement. Il semblerait cependant que ma cliente du jour  est assez folle pour faire ça. Elle est surtout assez riche pour que ce soit son petit personnel qui débarque. Assis à mon bureau, je comptais les toiles d'araignée au plafond, fumant mon éternelle cigarette. La fumée se disperse rapidement quand la porte claque derrière la nouvelle arrivante. Elle est bien sapée, tailleur stricte et chemise blanche propre et net, pas comme celle que j'porte. Mes pieds sur la table se posent rapidement sous l'bureau. Ca claque comme un cigarette qu'on craque. La dame s'est pas gênée pour entrer sans frapper, arrogance d'un autre monde, j'présume. Elle a également ce petit air, cette odeur, ce truc qui m'dit qu'on vient pas du tout du même quartier de la colonie.

- Dites donc, vous n'êtes pas facilement joignable, McCanon ... Qu'elle fait avec un air espiègle, mais surtout outrée de se retrouver dans mon bureau en bordel, et poussiéreux. Pas vraiment le standing auquel elle s'attends, la gueuse. Elle est plus habituée aux  dorures et au luxe, mais chez moi pas de chichis, ni de képis, que la vérité bute et dure ; L'homme est sale de nature, autant qu'on le voit, c'est tout ce que je dis.

- Ou serait le charme de ma compagnie, si c'était facile m'dame ? Que je fais en écrasant mon mégot limé jusqu'au filtre dans le cendrier plein à raz bord qui trône sur mon bureau. A côté de lui, un téléphone datant d'avant guerre, un truc numérique, mais vétuste. J'ai le téléphone,  pourtant. que j'ajoute en raillant un peu, leur capacités de recherches sont donc si mauvaises que ça ? C'est ce que je sous entends, quand je comprends que la fille en face de moi fait partie d'un dispositif de sécurité, comme le prouve l'oreillette qui dépasse discrètement de son écoutilles. Je souris, l'air supérieur change de camp.

- Trêve de plaisanterie, McCanon. Qu'elle fait en roulant des yeux devant mes sourires, comme une fille évince un prétendant. J'ai du boulot pour vous, si vous l'acceptez, je vous expliquerez la suite sur le chemin vers le nœud du problème... Un mystère sans réponse ? Une sensation de danger et l'adrénaline me guettent, me grisant. Si vous l'acceptez, je vous ferai signer ce contrat, entre vous et mon employeuse. Rajoute-elle, faisant glisser une tablette de la taille d'une feuille A4 sur le bureau, aussi fine mais brillant dans la nuit. Dessus, des tonnes d'écritures, certaines écrites en petits caractères*. C'est ce moment là que revient ma technophobie, je la sens, elle me prend au ventre, me coupant le sifflet et la respiration.

- On va l'imprimer hein ... Que je fais, pince sans rire.... Je préfère le bon vieux papier... Que je fais encore, appuyant sur le bouton qui permet de synchroniser mon imprimante avec tous les nouveaux dispositifs qui existent sur cette planète désertique et dichotomique. C'est la dictature de la technologie, l'escalade numérique ayant dépassé la nature et le vivant. Le transhumanisme fait des dégâts, mais même si j'dois claquer, jamais vous me verrez avec de l'appareillage métallique dans ou sur mon corps. Tout est naturel chez moi, même la b*.

La bienveillance, qu'est-ce que tu  croyais cher lecteur ?

Je signe les papiers, et décolle quelques instants plus tard dans une voiture hors de prix, qui roule toute seul et tout ! Complètement flippé par le pilotage automatique qui pourrait nous crasher à chaque instant,  même si le système est sensé être fiable depuis de nombreuses années. Même 0.0001% de risques reste un risque que je ne prendrai pas ! Pas de ça chez moi, on roule à l'essence et au moteur à explosion, à l'ancienne. Bref, je parle pas des masses, et l'employée de mon employeur croit que je suis impressionné j'crois, parce qu'elle arrête pas de sourire d'un air suffisant ...

- Bon, expliquez moi les faits. Et simplement les faits, m'embrouillez pas en conjectures ... Que je fais, tout pâlot quand on s'arrête devant le manoir gigantesque qui se profilait à l'environ il y'a quelques instants.  Dans la brume, on croirait une maison hantée, même si elle parait drôlement bien entretenue, elle me fout le frisson, j'ai l'impression que des choses terribles se passent  ici, s'y passeront, ou s'y sont passées. J'allume une cigarette, j'préfère une bonne vieille maison à l'ancienne à leur building sur équipé et bourré d'Intelligences Artificielles. Malheureusement pour moi, le foyer des riches propriétaires terriens d'Olympus allié le charme de l'ancien, à la dernière technologie domotique de pointe.

Je reste donc méfiant, et pose un pied hésitant dans l'entrée qui se profile devant nous. Je laisse passer ma guide, et surtout, me méfie du mobilier qui peut devenir fou à n'importe quel moment, et m'attaquer ... ?!!? Qui sait c'est vrais quoi !!!???!

- Voilà ce que nous savons ... A vous de jouer Finit-elle par dire après un long monologue m'exposant les faits. Apparemment une réplicante était partie avec l'enfant chéri et nanti, né avec une cuillère a soupe en argent dans la bouche, qui occupait la chambre dans laquelle j'me retrrouve, cherchant des indices. Quasi tout les cas de Kidnapping d'enfant, c'est deux catégorie : Les rançonnages, et les fugues organisées.

- Vous n'auriez pas reçu de coup de fil, ou bien un petit mot par hasard ? Que j'fais à la petite secrétaire qui m'accompagne. Je regarde le terminal sur lequel décharge toutes ses données la puce intégrée de l'enfant, et souffle un bon coup. Bien sûr, je sais comment ca fonctionne. On se renseigne sur l'ennemis, avant de le combattre. Je pianote sur les touches du clavier, à la recherches d'indices. Pas grand chose à me mettre sous la dent, si ce n'est les datas gps récoltées sur les dernières semaines. Bien sûr, impossible de le repérer en temps réel, sinon l'on aurait pas fait appel à moi, le détective de la dernière chance.  

Je compare les lieux, fait une compilation des points géographiques visités et enregistrés.
Je vais commencer par là.

Je hoche la tête, souffle fort, tousse un peu, racle le fond de ma gorge. Sans peur, pas de courage. J'attrape le bracelet qu'elle me tends en faisant la grimace. J'hoche encore la tête devant une réplique de mon employeuse. Elle agit bizarrement comme tout lui était dû, mais je peux comprendre qu'elle a prit cette mauvaise habitude a force d'être servie sur un plateau. Je compte bien creuser l'affaire, et dans la bonne direction. Quelque soit son avis, que le mouftons est pas moufté en ce faisant emmener, c'était louche. J'veux juste comprendre... Est--ce un si grand mal ? Toujours sût que ma curiosité me jouerez des tours et me causerait de l'inimité. Mais on se refait pas, pas à trente trois ans. Je ressort de la maison en tenant toujours le bracelet à bout de doigt, je le range dans ma poche intérieur comme  un cellulaire, plus je m'éloigne de cette saloperie mieux c'est. Difficile mais pas impossible, je me sors une cigarette sur le perron extérieur de la baraque, et l'allume d'une main experte.

- Eh bah McCanon, dans quelle galère t'es-tu encore fourré ? Voyons voir le nœud du problème. Qu'je fais en hélant un chauffeur qui passait là avec sa grande casquette, son costume, ses grands airs de mec qui roule pour quelqu'un d'important.

Moi j'sais pas, je connais pas la famille Vega particulièrement, je sais juste qu'ils ont un rapport avec les médias, et qu'ils pèsent beaucoup d'argent. Je m'incline de toute manière, et en règle générale, devant la loi du plus fort. C'est ce qui garantie ma survie dans cette colonie au allures de jungle urbaine, chaque strates agissant différemment pour trier les faibles des autres, comme si les lois étaient différentes, les règle du jeu changeant avec les portefeuille. Fin, si on utilise toujours un portefeuille de nos jours. J'dois bien être un des derniers lascars à en posséder un, un bon vieux cuir de vachette, intérieur doublé.

- Monsieur, veuillez éteindre votre cigarette s'il vous plait ... Fit le chauffeur dans la voiture, qui enclencha l'IA, qui fit décoller la voiture et emporta au loin votre serviteur, et son aigri petit conducteur.

- Tais-toi et roule ... Que je réponds, sur la défensive, sachant pertinemment que ma réplique pleine d'esprit ne serait pas comprise à une hauteur pareille. Maudite technologie ! Et puis merde, on est pas fait pour voler, on a deux pieds, à la rigueur rouler me semble plus raisonnable.  Nous arrivons donc à la dernière localisation connue de l'enfant selon le relevé des compteurs que j'ai effectué.

Il s'agit d'un petit parc niché dans les hauteurs. Un jardin ou une partie est typiquement à la française. Et l'autre, plutôt ambiance Zen et Banzai. Je comprends le charme désuet qui a dû plaire au gamin, qui devait se refugier ici pour vaincre l'ennuie et la solitude pesante de sa chambre d'enfant. Faut dire que quand on a une mère qui brasse autant d'argent, et se retrouve sur les plateaux télé, on a de quoi se plaindre de ce genre de chose. Moi j'ai grandis dans le bousin, pas un pet' d'amour non plus mais fallait bien s'adapter pour survivre. Il a du le comprendre, je me demande si c'est pas ça la fin mot de l'histoire.

Bref, je fais le tour du parc, essayant de rentrer dans la tête d'Eli Vega, sans écarter  la piste d'un kidnapping dû à un problème technique. C'était le soucis quand on se méfiait pas assez de la technologie. Le prix à payer pour la robotisation, et le transhumanise de cette colonie. Je retrouve sur le sol une puce ensanglantée, le traqueur du gamin sans doute extrait pour qu'on ne puisse pas le suivre. Quelques traces de pas me mènent jusqu'à une route. J'ai déjà une meilleure idée de la situation mais pour le moment aucune théorie convaincante. Il est difficile de savoir ce qu'il se passe dans la vie d'Eli, avec une mère décidément bien opaque sur sa vie de famille... Peut être devrais-je solliciter un tête à tête avec la dame Vega ... P'tet pas.

J'appelle un taxi et decide de retourner au QG, ma boutique, mon bureau et mon foyer également. J'vais devoir sortir les grands moyens.

- Madame ... Ici McCanon, j'ai retrouvé la puce du fils de m'dame Vega dans un parc d'Olylmpus, je continue à suivre sa trace et vous assure faire le maximum, dans une discrétion la plus totale ... Que j'fais. Non mais qu'est-ce qui faut pas dire à ses clients d'nos jours, pour avoir sa paye. Le taxi est arrivé, et je l'emprunte en fumant ma cigarette, le gars taiseux dit rien mais n'en pense pas moins. On arrive à Fli-city, et je paye avec la cryptomonnaie du bracelet que m'a laissé le droide à l'effigie de Marcia, tout à l'heure.

Je m'engouffre dans mon bureaux avec une seule idée, pirater cette puce et découvrir tout les secrets d'Eli Vega, et de sa diable de nurse en titane allégé.