Il y a pensé plusieurs fois, au long de la journée.

Cette journée bien remplie, bien stressante, bien agaçante. À IRL, une bonne majorité du travail qu'il accomplit se fait sans jamais bouger de chez soi. Mind et Virtuality sont ses outils de travail : tout se fait à distance, sur réseau. Comme il aime.

Mais parfois, il aimerait avoir certaines personnes en face. Juste pour pouvoir leur rentrer dedans.
Parfois, il aimerait pouvoir sortir de cette peau d'Olympian, et cogner ces connards abrutis jusqu'au sang. Ça lui plairait beaucoup oui, de cogner Dave du service RH, qui l'emmerde sur ses écarts de comportement. Ça lui plairait beaucoup de cogner W4sts1de, son « collègue » qui cache à peine ses plagiats. Mais voilà : il aimerait, mais ça n'est pas comme ça que ça marche ici.

Alors il faut trouver d'autres façon d'extérioriser ses démons.
L'Arena est l'endroit revé pour ça.

Quel meilleur endroit pour canaliser les pulsions violentes d'un mordu d'adrénaline comme lui ? Il aurait pu se contenter d'une session « No-filtre » de Battlegrounds, certes...
Mais de un, il a envie de plus.
De deux, il doit rejoindre quelqu'un à l'Arena aujourd'hui.

Alors il y est, là, dans la grande usine réimprovisée arène de combats clandestins. L'ambiance est éléctrique, la foule hurle, les combattants saignent. Là en contrebas dans la fosse, le sang est Roi. Cet endroit l'a toujours fasciné, depuis sa première venue jusqu'à aujourd'hui.
Et aujourd'hui précisément, il a cette adrénaline, comme à chaque fois... Voire, plus qu'à chaque fois.

Va savoir pourquoi.

Pour l'occasion, il a réservé une place dans un des contenaires. Qu'est-ce que c'est, les contenaires ? Exactement ce que vous pensez, mais pas seulement. L'usine désaffectée a laissée quelques outils dans son sillage, et ceux qui ont repris derrière n'ont pas fait de gaspillage. Quelques contenaires en hauteur ont été aménagés pour faire office de Place première classe du pauvre, comme dirait Micah. Comprendre l'ordre suivant :
Monsieur-Tout-Le-Monde spectate au milieu de la foule.
Monsieur « j'ai un peu plus d'oseille mais faut pas abuser » peut se permettre de réserver un contenaire de temps en temps.
Monsieur « Je suis pété de thunes » suit généralement les combats soit à distance via connexion privée, soit dans de véritables petits salons V.I.P.

Techniquement je suis pété de thunes, ok.
Techniquement oui, mais pas besoin de show-off aujourd'hui. Pas comme ça, en tout cas.

Snow dit :

Cherche au niveau des contenaires, par-là.

Il envoie le message, et avec, une fenêtre à ouvrir pour afficher l'itinéraire jusqu'au bon contenaire. Installé dans un fauteuil déchiré, il regarde en contrebas depuis une fente dans le métal abimé de la  boite bleue. Ce n'est pas rare que quelques personnages louches louent ces contenaires pour... Faire affaire discrètement, et profiter du spectacle en même temps.
C'est un peu son idée de ce soir, même si c'est plus compliqué que ça.

Jean délavé bleu, veste blanche, T-shirt noir et baskets noir-blanc, Micah s'amuse à faire jongler entre ses doigt la capsule d'une bouteille qui traîne  sur le comptoir improvisé devant lui. Un instant, il repense à la soirée d'hier... Il ferme les yeux, Il sourit.

Il pourrait presque s'égarer dans le souvenir, si le boucan de la foule plus bas n'était pas si fort à l'approche du prochain combat à venir.

Il entend l'annonceur, plus bas. Visage levé au plafond, Jambes croisées affalées sur le comptoir de bois usé qui longe la fente dans le contenaire, Micah ne fait pas attention dans un premier temps. Et il n'aurais pas fait attention avant que le gong retentisse, s'il n'avait pas entendu un nom familier. Tierwyfie.

Hm. J'suis quasi sûr que j'ai déjà entendu ça quelque part.

Il a déjà entendu ça quelque part, oui. Et il connaît encore mieux qu'il ne le pense.
Le pseudonyme lui parle, parce qu'il a déjà traîné sur le Loop une fois ou deux. Si sa mémoire n'était pas dans les brumes, il se rappellerait que c'est aussi l'ID d'une petite célébrité des réseaux, se rappellerait qu'il a vu quelques clips sur Mind, de temps en temps.

Dans un autre monde, il connaîtrait très bien ce pseudo, et il aurait directement reconnu Starfire. Ce monde, c'est celui où il aurait le temps de passer ses journées sur Mind comme il a pu le faire dans ses plus jeunes années. Aujourd'hui il y est toujours actif, mais pas assez pour suivre Tous les trends, tous les influenceurs en vogue.
Un peu comme il est principalement actif sur Virtuality en tant que créateur, développeur et administrateur, essentiellement.

En tout cas officiellement.

Mais voilà où il en est : le pseudo lui dit quelque chose, mais il n'arrive pas à totalement remettre le doigt dessus. Alors... Alors il décroise les jambe, lance un regard vers l'arène. Il observe. Sur une interface qui apparaît à ses yeux, voit le profil des deux combattantes... Il s'arrête sur Tiewyfie. Il plisse les yeux. Hmmm... Il pense, mais garde ça pour plus tard. il place une somme à parier... Et le gong retenti.

Même isolé dans son contenaire, il ressent l'ambiance de la salle. Ça hurle, ça encourage, ça insulte, ça joue sa vie sur deux filles qui se ruinent l'une l'autre. Les gens ont joués leur argent, ils veulent gagner. Les gens sont venus voir saigner, ils veulent s'amuser.
Et il n'est pas différent.

L'éléctricité dans la salle se propage sous sa peau comme un courant, court dans son esprit comme un éclair. Il observe le spectacle avec intérêt. Il a beau avoir misé de l'argent, il est plus intéressé par la victoire de son poulain que par le gain qui va après, en réalité. Alors ça cogne, ça saigne, ça craque. Coups brutaux, coups en traître.
Puis un nouveau gong, puis une vainqueur.

Jackpot.

Il a bien parié. Pourtant, son pari ne partait de rien. Ouais bon, ok, j'ai littéralement juste parié Tierwyfie parce que son nom me revient, c'est tout. C'est tout, ou presque.

Mais ça a marché.
Ça a bien marché pour l'activer, aussi. Assis dans son fauteuil, il sent le rush lui parcourir le corps. Il sent ce truc qui lui pulse contre les tempes, cette pression, cette pulsion. Il sent qu'il a envie d'y aller. Il a envie de descendre.
Il a envie de se battre.

Il sort un inhalateur de sa poche intérieure. Main tremblante, respiration courte, il inspire, expire, il l'utilise. Dans ses yeux, l'empressement se calme brièvement. C'est là qu'on entre sans toquer. Par réflexe, sa main laisse tomber l'inhalateur, et retourne rapidement dans l'intérieur de sa veste. Il se retourne, une urgence dans le regard, quelque chose de vif... Et il reconnaît.
Son visage.
Puis son nom dans sa bouche.

Instantanément, il fait le lien, et se rappelle d'où est-ce qu'il connaît le nom. Et où est-ce qu'il a vu un visage différent, mais familier à sa façon.

"Waaaaaaaait." Il tourne son fauteuil dans sa direction, la fixe un moment. "Attends. Attends attends attends. Du coup j'te connais d'avant hier en fait. Enfin, pas directement, mais..." Il pause. Puis il rit. "Oublis. Bonsoir et bienvenue dans mon humble boite à pâte alimentaire géante." Il se lève, désigne l'ouverture derrière son invitée. "Porte, s'te'plait"

Et d'un pas rapide, il s'approche du petit distributeur-froid au fond de la pièce. Sur la vitre opaque fissurée, une interface avec différentes boissons et prix.

"Tu veux quoi?"Il se tourne brièvement vers elle, attend la réponse, puis commande. Le son de de bouteille qui descend fait gronder la machine, encore, encore et encore... Jusqu'à ce que ça s'arrête. Mais la bouteille n'est pas dans le bac. "Tsk." Un coup d'épaule dans la machine, et la magie de la brutalité humaine fait apparaître la boisson.

Là seulement, il approche pour lui tendre la bouteille. Il l'avise du regard. Tout est moins parfait ici que sur Virtuality, et il voit bien que son avatar là-bas, c'est une version idéalisée de qui elle est ici.
Et pourtant, cette version imparfaite, amochée par le combat précédent et sans doute défoncée au moins un peu s'il devait deviner... Elle lui plaît plus, d'une certaine façon.
Enfin, première impression, toussa toussa. C'est toujours un bon point avec moi quand ma première impression de toi c'est de te voir défoncer quelqu'un dans l'arène.

"J'pensais pas vraiment te voir dans la fosse, mais le spectacle valait la surprise. J'aurais presque peur d'être isolé dans une pièce fermée avec toi." Son sourire s'étire un peu plus. Contrairement à elle, Micah et le Snow qu'elle a croisé n'ont pas grand chose en commun physiquement, mis à part le blanc des cheveux et le bleu des yeux. Micah est plus grand, mais plus fin, plus jeune. Pourtant... Pourtant son sourire est le même. Pourtant elle reconnaîtra son regard. "Tiens." Il lui donne la bouteille. "Et tiens." Et il lui tend une carte. Une carte chargée de crédits. "ça rapporte de parier sur toi, j'me dis que tu mérites ton pourcentage."

Un pourcentage de 100%, parce qu'il se fout littéralement de la somme qu'il a parié. Mais ça non plus j'ai pas besoin de le dire.

Un temps, il y a un silence, juste quelques secondes. Quelques secondes où Micah perd sa tchatche, perd ce truc pétillant dans son regard. Où il a l'air de réfléchir. C'est là qu'il se retourne, qu'il voit l'inhalateur sur la table... Et qu'il le range prestement dans sa poche. Proche, il en profite pour revenir s'assoir, et reprendre contenance.

"Du coup... Starfire, Tierwyfie, Tie ? T'as une préférence?"

Aussi vite qu'elle s'est envolée, sa malice revient à la charge.

"Et si j'en ai pas? "

Un sourire sur ses lèvres, sa langue tape contre l'intérieur de sa joue avec un air joueur dans le regard. Et si j'ai pas de crédits, hm? à peu de choses prés, il a l'exacte même attitude que sur Virtuality. Authentique, sans masque, peut-être trop. Son masque, c'est n'est pas ici qu'il le porte, après tout. Au contraire. C'est dans ce genre d'endroits qu'il est libre. Ou presque.

Sa question tombe, son regard fixe, et c'est là qu'il décide de donner boisson et carte. Un instant, son regard accroche le sien. C'est différent, ici. Différent, et à la fois pas tant que ça. Le filtre du réel a quelque chose d'étrange... Mais ça ne change rien à sa curiosité.
Il y a toujours un petit quelque chose qui brille dans son regard aussi.

Enfin, il y a aussi son absence, et son empressement un court instant. Il prend l'inhalateur, le range, retrouve son naturel en deux trois secondes. "De rien." Il s'assied, tourne son fautueil vers elle, lui désigne le siège juste à côté.

"Va pour Tie, alors." ça me rappellera quelques passages d'hier soir. à peine assise que déjà, le sujet tombe sur la table. Il ne peut pas s'empêcher de rire doucement, en même temps que son regard va chercher la fosse en contrebas, quelques instants. "Pressée, hein ? Tseh. T'es bien sûre que c'est pour ça que t'as pas dormie de la nuit?"

Il ne cache même pas son sous-entendu, lui flashe un sourire Colgate. Lui, il sait ce qu'il en est de son propre côté. Il sait que quand il s'est déconnecté, sa main droite s'est occupée de finir le travail que Tie avait commencée. Il sait les images qui se sont jouées dans son esprit fertile.
Il y repense, brièvement. Son regard reflète quelque chose.

Chaque chose en son temps, Playboy.
Sa voix intérieure le calme, et il rit intérieurement de lui-même.

"ça dépend c'que tu considères comme un vrai nom. C'est pas celui que m'ont donné mes parents, mais on s'en branle de mes parents." Il le dit avec un détachement teinté de mépris. "C'est celui que j'ai choisi."

Un parmi tant d'autres.
à sa façon, il évite la question, mais il ne ment pas. La vérité, c'est qu'aujourd'hui, peu de monde le connaît sous le nom de Micah.

Le public et même ses propres collègues ne le connaissent que comme Threelegs.
On l'a longtemps connu comme Hazard sur les grosses instances Virtuality. Ses amis l'ont toujours appelés comme ça.
Snow, c'est le flocon dans la poudreuse. C'est son nom de tranquillité : quand il ne veut pas qu'on remonte à lui.

Il y a ces trois grands noms, et une multitude de petits autres noms qu'il a eu au fil des alt-accounts, des nouveaux personnages, des avatars... Bref, vous voye l'idée. La priorité n'est pas aux noms, pour l'instant. Elle est au jeu. Un instant, une pensée, il se concentre sur un des gadgets qu'il traîne sur lui. Ça s'active, et ça fait son œuvre silencieusement : à partir de maintenant, les mot qui sortent de sa bouche seront totalement incompréhensibles sur un enregistrement futur ou présent.
Une voix robotique qui parle du charabia, voilà ce qu'entendraient les espions et les fouines.

"Bref. Ta curiosité, donc. En checkant ton profil hier, j'ai vu que t'avais pas mal de temps de jeu sur Virtuality. Justement : j'ai un jeu à te proposer." Il approche sa chaise. Le mot Jeu sonne étrange dans sa bouche, quand il en parle. Sur la table, une carte au format physique qui glisse vers Tie. "Instance privée, capteurs sensoriels en mode zéro-filtre. Le jeu change à chaque sessions, le thème est choisi par les participants entre trois choix." Il tapote sur la carte à la table. "La clef d'accès fonctionne seulement via un compte Subconscious. Tu pourras avoir quelques détails dessus. Discrétion demandée, enregistrements interdits."

Un sourire entendu, un regard qui fixe. Qui jauge.

"Tu te seras jamais sentie aussi vivante sur Virtuality. Tant que t'es prête à payer le prix : une petite dose de risque."

Je n'ai pas besoin de te faire le dessin de ce que tu risques, avec des capteurs de douleur qui ne filtrent rien, hm?

Quelques minutes à peine, et leur petit jeu reprend.
Il n'hésite même pas une seconde, il saute dedans à pleins pieds. Pourquoi d'autre? Une intensité nouvelle dans le regard, quelques secondes. Pour moi. Un prix bien plus intéressant qu'une poignée de crédits ou une surprise encore incertaine, si vous lui demandiez son avis.

"Hm hm, j'avais compris."

Un peu comme t'as compris que mon nom IRL est pas important. « Pas important », c'est un mensonge. Un mensonge à soi-même. La vraie réponse, ce serait de dire qu'il ne veut pas en parler. Est-ce qu'il déteste son nom ? Pas vraiment, en fait. C'est juste...
C'est compliqué.

Et plutôt que de parler de trucs compliqués, il préfère parler du jeu. Elle veut savoir après tout, hm ? Autant arrêter de jouer la carte suspens, alors. Il explique, brièvement, n'en dit pas trop puisque le reste des infos est sur la carte. Un instant, il remarque une sorte de … Malaise ? Changement ? Quelque chose qu'il a du mal à définir, qui passe sur le visage de Tie quand il parle du Subconscious. Il s'apprête à la questionner, mais ça ne dure pas, et elle pose sa propre question.
ça doit pas être si important que ça.

"Les sensations sont capées sur Virtuality, même pour les Premium. Mesure de sécurité basique : Si tu filtre pas un minimum, tu prends des risques." Un rire à voix basse. "Mais si tu prends des risques, tu t'amuses. Tu sais : certains préfèrent ajouter un peu de piment dans leur vie... Parfois beaucoup." Un coup de menton vers la carte. "Y a des options pour ceux-là, suffit de creuser un peu."

Creuser jusque vers le Subconscious.
Enfin, plus compliqué quand on est pas sur le réseau... Hm, ok. Mais rien d'insurmontable. Si elle est intéressée, elle n'aura qu'à faire le premier pas en avant, non ? Pas de raison que ça soit plus compliqué que ça ? Pas de raison d'hésiter ?

Il voit qu'elle réfléchit. Il devine qu'il y a autre chose. Mais il voit surtout qu'elle accepte. Il est curieux, mais... Mais il a envie qu'elle participe, surtout. Alors il ne posera pas de question pour l'instant. De toute façon... Pour l'instant, il est trop occupé à plonger son regard dans le sien. À sentir ce rush qui lui court sous la peau, tandis qu'il y a ce moment de flottement, main dans la main. Cet échange de regard, ce sourire qui lui plaît.

"Dis-moi..."Agilement, il libère sa main,  pour pouvoir inverser les rôles et enfermer celle de Tie dans la sienne. "Si j'me rappelle bien, tu me dois quelque chose, maintenant, non ?" Doucement, sa jambe vient frôle la sienne. Une lente progression, jusqu'à... Jusqu'à ce que son pied touche le bas du siège de Tie, et qu'il puisse se servir de cet appui pour brusquement tirer sa chaise vers lui.En un clignement d'oeil, la distance entre eux est avalée. "Dis-moi ce que je veux entendre."

C'est soudain. Soudain, son côté léger, sa malice innocente ou presque, ça se transforme en quelque chose de plus lourd, plus chaud. Plus mâle. Une drôle de tension dans l'atmosphère, qui se cristallise au fond de ses yeux, au ton de sa voix.

Pas de jauge, pas de règles, pas de petit deal étrange, cette fois-ci.
Juste elle et lui, isolés dans une pièce fermée. Comme il en parlait plus tôt. Sauf que ce n'est pas la peur qui le fait frissonner.

Il la fixe, tout sourire, un jeu dangereux qui luit dans le bleu de ses yeux. Ses yeux sourient eux aussi, à leur façon. Il la voit désemparée, hésitante, mais... Mais y a pas que ça, n'est-ce pas? Il s'installe plus confortablement dans son fauteuil, il attend. C'est littéralement ce que dit son attitude, J'attends.

Ce n'est ni le lieu, ni le moment, diraient certains. Rien à foutre, répondrait-il. Ici, il peut choisir le lieu et le moment. Pas comme dans son autre vie. Ici, il est Snow. Pas Micah, enchaîné par ses parents, pas Threelegs, enchaîné par son travail.
Ici il est libre. Ses seules chaînes, c'est celles qu'il s'impose et celles des conséquences que le monde lui envoie au visage.

Ses chaînes d'aujourd'hui, ce sont celles de son ego, de sa curiosité et de sa libido.
C'est déjà pas mal, oui.