Trop occupé à désirer, il ne voit pas le mouvement, pas avant qu'il ne soit trop tard. Il ne sent que cette plaisante sensation qui se diffuse plus bas, ce contact agréable. Un sourire satisfait sur ses lèvres, il savoure le moment, savoure cette délicieuse situation. Là, elle joue au creux de sa main, comme un jouet dans celle d'un enfant. Une jolie petite chose au service de ses caprices, de ses envies.
Il y en a tant qui dansent dans sa paume par l'intermédiaire de Virtuality, à distance... Mais rien ne vaut le réel. Rien ne vaut le concret, le physique, cette sensation de contrôle. Il aime, et pourtant, ça n'est pas réellement ce qu'il recherche. Ce n'est qu'un bonus. Il y a autre chose qui fait battre son cœur plus vite, plus fort.

Cette adrénaline pure, alimentée par un mélange d'excitation et de jeu.
Pourtant, tout s'arrête en à peine quelques secondes, quand il se rend compte.

Son sourire meurt, se brise dans une expression figée, se transforme en un espèce de faux sourire crispé. Sa mâchoire se serre, ses tempes se mettent à lui battre contre le crâne. Soudain, un rush lui prends l'esprit, quelque chose de puissant : Une colère qui grandit rapidement, très, trop rapidement.

"Tu crois fouiller les poches de qui comme ça?" D'un geste vif, soudain, sa main va agripper ses cheveux et tirer vers soi. Dans son geste, une force qu'on ne lui soupçonnerai pas : Il est grand certes, mais il est aussi fin.... Sa poigne elle, elle n'est rien de très fine, pourtant. "Hein?"

Un drôle de mélange d'émotions se bat dans son esprit. Ce début de colère, qui cotoie l'excitation toujours présente. Cette surprise désagréable, qui cohabite avec ce quelque chose qui l'attire chez Tie. De sa seconde main, il part chercher l'inhalateur, referme sa main sur celle qui retient l'objet. Dans le bleu de ses yeux, une intensité certaine. Il fixe, et il s'approche.

"Remets ça à sa place avant que j'arrête d'être gentil." Une étrange tension dans sa voix, dans son regard. Dans son attitude, quelque chose de plus dominant, mais surtout, de plus dangereux. Il ne se cache plus derrière une façade de gentil excentrique pété de thunes. Il n'est plus ce petit riche un peu fantasque qui tease innocemment ou presque. Sa prise se fait plus ferme, et il approche d'une oreille. "Ou peut-être que tu préfère quand je suis pas gentil?"

Continuer de jouer le jeu. Une façon comme une autre de cacher ce brin de panique qui lui a pris l'esprit, quand il a vu l'inhalateur dans ses mains.
Le cacher à elle, mais surtout, le cacher à soi-même.

Un coup qui frappe, suivi d'un grognement qui s'étouffe dans sa gorge. Il la fixe, un regard noir malgré le bleu de ses yeux. Sa poigne gagne en force, instinctivement, comme une réponse au coup.
J'suis malade, tu dis?

"Tu veux que je te montre à quel point?"

Sur le fil de plusieurs sentiments contradictoires, lui-même n'est pas capable de se prédire. L'instinct guide ses mouvements, irrationnel et dangereux, soudain et imprévisible. Pour le moment, rien, juste cet échange de regards, ce court moment hors du temps. Un semblant d'accalmie, de détente... Il écoute. Il retient sa poigne, avant de finalement la libérer.
Cheveux libérer, il tapote son crâne comme on ferait pour une enfant ou un animal. Good girl.

ça de fait, il ne la quitte pas du regard. Un silence s'installe brisé, par les mots de Tie. Dés lors, le sourire de Snow refait surface sur ses traits. Un sourire mauvais, inquiétant, par bien des aspects. Quelque chose de joueur... Mais alors un jeu malsain.

"Ohw, tu sais te battre, hm ? "Regarde comme je suis terrifié. Un sarcasme moqueur dans l'attitude, il la pousse doucement pour se relever. Pas d'un geste brusque, plutôt d'un geste ferme mais lent qui la repousse au fur et à mesure qu'il se met debout. Là, il l'observe depuis le haut de leur différence de taille, un rictus au coin de ses lèvres. Là, il va chercher ses mains, la même douceur lente dans le geste, sans brusque, presque une caresse. Puis... Au creux de la main qui tient l'inhalateur, il va chercher l'objet pour le lui enlever d'un mouvement éclair. Non pas pour le récupérer, mais pour l'envoyer voler plus loin et heurter un mur du contenaire, comme si c'était une babiole, un objet sans importance. Sans même lancer un regard à l'objet qui semblait si vital il y a quelques secondes, il noie son regard océan dans le sien. "Va pas croire que j'suis du genre à jouer la carte du Don Juan qui encaisse les gifles de Madame sans broncher." Doucement, sa main remonte jusqu'à son menton, pour relever son visage vers le sien. "Frappe-moi encore, et je brise ta mâchoire. Pigé?"

En contraste avec la froideur brutale de ses mots, le jeu sensuel d'une caresse du bout du pouce, sur ses lèvres. Puis, comme un miroir déformé d'une scène qu'ils ont déjà joués dans Virtuality, il avance pour la forcer à reculer vers le mur, à ceci prés qu'il est moins vif dans sa démarche cette fois-ci. Il ne voudrait pas la blesser... Pas comme ça. Pas maintenant.
Pour le moment, il veut juste la sentir démunie face à lui, dos au mur, minuscule sous son emprise.

Il ne peut pas s'empêcher de sourire plus large.
Il adore ça. Il ne devrait pas, mais c'est qui il est. C'est ce qui l'attire.

Ses mots sont comme une décharge, qui part le long de son corps. Un instant, il s'imagine mains autour de son cou. À serrer, serrer, serrer jusqu'à ce que l'air lui manque. Pas assez pour qu'elle tourne de l'oeil, mais assez pour lire la panique dans son regard. L'instant d'après, il l'imagine à genoux entre ses cuisses. Puis encore après, il s'imagine entre les siennes, leurs corps qui s'emboitent l'un dans l'autre.

Le faux Paradis d'Olympus a créé ses frustrations, et la liberté de Virtuality a nourri ses addictions. Ses travers, ses aspects les plus secrets... Ceux qu'il ne peut pas montrer. Pas quand il est Micah, ni quand il est Threelegs. Ce goût pour les extrêmes, pour les rush d'adrénaline, pour l'excès en tout, pour le chaos plutôt que l'ordre... Rien qui ferait du bien à son statut. Rien qui n'est compatible avec sa vie d'Olympien.

Mais ici, il n'est ni Micah ni Threelegs. Il est Snow.